Habitat participatif à Nantes : ils veulent habiter ensemble !
SOMMAIRE
- Habitat participatif : viens chez moi j’habite chez les voisins
- Un habitat conçu par et pour ses habitants
- Comment ça fonctionne ?
- Où « cohabiter » à Nantes ?
- 2 îlots de cohabitat sur l’Île de Nantes
- 1 programme de 15 logements neufs à Doulon
- 1 programme de 3 maisons et 7 appartements à Erdre
- Cohabiter en périphérie de Nantes
- Un programme à taille humaine à Saint-Herblain
- Mozaïk des Garettes : une maison libre à Orvault
- L’îlot Sémard : le projet de la ville de Rezé
Si certains choisissent de se tourner vers un appartement ou une maison pour leur premier achat immobilier, d’autres ont osé la démarche de s’installer à plusieurs et de façonner un habitat partagé et coconstruit. Effet de mode ou simple nouvelle manière de vivre, l’habitat participatif, aussi appelé “cohabitat” n’a pas fini d’attirer de nouveaux adeptes. Un concept que la ville de Nantes s’est empressée d’adopter. Tiers-lieux, ensemble de maisons et immeubles d’habitat collectif ne cessent de s’y multiplier. Une aubaine pour les professionnels de l’immobilier neuf à Nantes, devenus des acteurs privilégiés pour créer ce type d’habitation.
Mais en quoi consiste l’habitat participatif ? Nouvelle tendance ou futur “lifestyle” ? Où peut-on cohabiter à Nantes ? On vous briefe.
Habitat participatif : viens chez moi j’habite chez les voisins
La promesse a tout pour séduire : “habiter en accord avec les valeurs et les aspirations de ses voisins, dans un esprit de partage et de solidarité”. C’est ce que plébiscite la Coordin’action du Mouvement National de l’Habitat Participatif. Cet ensemble d’associations et de structures à but non lucratif accompagne les citoyens dans leur projet d’habitat participatif.
Et si le concept pouvait faire penser à une joyeuse auberge espagnole, il est pourtant très sérieux et a su conquérir ses adeptes.
Reconnu sur le plan légal, c’est en 2014 que la loi ALUR a modifié le Code de la construction et de l’habitation pour permettre à ce type d’habitat d’exister. Au-delà du fait de vivre autour de règles communes, les valeurs qui régissent l’habitat participatif ne prôneraient-elles pas tout simplement un mieux vivre ensemble, plus en accord avec l’humain et la nature ?
La loi ALUR décrit d’ailleurs à juste titre que ce nouveau mode d’habitat est une véritable “réappropriation de l’acte de concevoir leur logement et témoigne du souhait d’un lien social renouvelé et contribue à la fabrication au sens large”.
Un habitat conçu par et pour ses habitants
L’habitat participatif ou “cohabitat” est considéré comme une forme de communauté intentionnelle, réunissant familles, ménages, habitants ou groupes d’habitants ayant décidé de mettre leurs ressources en commun pour réaliser, concevoir et financer ensemble leur logement, au sein d’un bâtiment ou d’un ensemble de bâtiments géré collectivement par une société dont les membres sont fondateurs ou sociétaires.
Les futurs “cohabitants” décident de vivre selon des principes communs, dont ils ont ensemble décidé des modalités, souvent autour de valeurs éthiques, environnementales et sociales communes.
Comment ça fonctionne ?
Avant de penser repas de groupe et activités en commun, l’habitat participatif doit se penser dans les moindres détails. Plus qu’un simple projet d’habitat, c’est une véritable aventure humaine. Avant toute chose il est donc nécessaire de travailler sur une culture de groupe commune et de s’accorder sur les valeurs qui régiront celui-ci. Quid des étapes à respecter pour construire son habitat participatif :
- Constituer le groupe avec lequel on projette d’habiter : le projet peut se faire entre amis ou entre personnes désireuses de vivre ensemble sans forcément se connaître. Le but sera surtout de constituer un groupe dont les membres adhéreront aux valeurs du projet.
- Élaborer le pré-programme architectural : en fonction des besoins et des aspirations de chacun, des moyens disponibles, de la forme : maison ou immeuble, de la fonction de chaque lieu et du nombre de logements.
- Monter le projet sur le cadre juridique et financier : une fois le programme élaboré, l’assistance d’un juriste ou d’un notaire est impératif afin d’établir toutes les contraintes et obligations qui seront liées au groupe : statuts envisageables (association à but non lucratif, copropriété ou coopérative). Le statut choisi entre le plus souvent en résonnance avec le montage financier du projet. Deux possibilités sont envisageables : soit un emprunt collectif est contracté et remboursé sur la base de redevances (par des loyers payés chaque mois) soit chaque ménage apporte la totalité de la somme nécessaire au financement grâce à des emprunts individuels.
- Rechercher le site : selon les besoins identifiés de chacun, au regard des moyens mobilisables par le groupe et en accord avec les règles d’urbanisme de la commune ou du quartier choisi. Il est d’ailleurs possible de trouver des programmes préétablis ou de directement s’adresser aux collectivités territoriales pour faciliter l’accès au foncier.
- Concevoir le programme architectural : tout en prenant en compte le site choisi et les moyens disponibles. Il est le plus souvent nécessaire de faire appel à un architecte et à un bureau d’étude pour dresser les plans du futur lieu de vie et de s’accorder sur les questions techniques.
- Construire le lieu : en choisissant de l’autoconstruire ou de faire appel à un maître d’œuvre.
Où « cohabiter » à Nantes ?
Nantes Métropole a su aisément s’inscrire dans les dynamiques émergentes de l’habitat. La ville et certaines des communes de son agglomération accueillent d’ailleurs déjà des programmes d’habitat participatif.
En février 2021, la ville mettait en place une bourse aux projets en ligne, ouverte à tous. Cette bourse est un moyen pour les intéressés de se renseigner sur les programmes en cours sur tout le département et d’éventuellement rejoindre un groupe existant. Le samedi 13 février, des collectifs ont successivement présenté leur projet via une e-rencontre. Deux temps d’échange ont ensuite été mis en place.
Quels sont les projets en cours sur Nantes Métropole ?
2 îlots de cohabitat sur l’Île de Nantes
Symbole d’innovation urbaine, c’est tout naturellement que l’île de Nantes s’est inscrite dans le concept. Deux programmes sont actuellement en cours de construction sur l’île : les projets Unîle et îlot Bill.
Résidence “collaborative”, le projet Unîle propose des appartements neufs du studio au 4 pièces pour acheter ou investir. Situé entre les quartiers de la Création et de la Prairie au Duc, le programme prévoit des biens en accession libre, abordable et séniors. Une résidence service “Appart’séniors” est d’ailleurs aussi prévue. Au programme : crèche multi-accueil en rez-de-chaussée, espace de travail et de concertation de 75 m² ouvert sur le quartier, atelier cuisine, bibliothèque collaborative, salle de jeux et atelier bricolage. En extérieur, des espaces verts seront ouverts à l’ensemble des résidents, notamment une terrasse partagée où flâner et jardiner sur le toit du 6ème étage.
L’îlot Bill sera l’un des deux îlots imaginés pour le programme “Boul et Bill”. Situé dans le nouveau quartier République, il comprendra 2 974 m² de surface de logements en accession libre et 1 681 m² en accession abordable. En rez-de-chaussée, 150 m² d’espace seront prévus pour accueillir des activités professionnelles et commerciales.
Ambitieux, le projet prévoit d’arriver à une neutralité carbone grâce à des matériaux biosourcés comme le bois et l’usage de techniques vertueuses pour l’environnement.
1 programme de 15 logements neufs à Doulon
Dans le secteur de Doulon, plus précisément au cœur du quartier Bottières Pin-Sec, le projet Bottière Riveterie sera livré en 2024 et propose 15 logements en accession aidée. Porté par Coop Logis et conçu avec le promoteur Courtoisie Urbaine, le projet cherche ses futurs habitants et les invitent à imaginer le programme, rue Riveterie.
Avantage et pas des moindre : des prix 30 % moins cher que ceux du marché immobilier traditionnel. Grâce au bail réel solidaire (BRS). Les futurs propriétaires devront néanmoins justifier de revenus ne dépassant pas le seuil imposé. Chaque ménage pourra louer son terrain pour une somme minime (7 € par mois pour une surface de 50 m²).
1 programme de 3 maisons et 7 appartements à Erdre
Il a déjà conquis plusieurs acheteurs et pour cause : toutes les prestations de l’immobilier neuf sont réunies. En plus des 10 logements dont 7 déjà réservés, les habitants pourront profiter d’espaces commun dont des jardins potagers. Parmi les options dont est dotée la résidence : système de sécurité avec visiophone, locaux à vélos, salle commune, jardin partagé, espaces extérieurs pour les logements (balcons, loggias et terrasses), qualité certifiée NF Habitat et revêtements de qualité. Ce programme sera livré dès 2022 dans le quartier de l’Erdre.
Cohabiter en périphérie de Nantes
Si les projets ont rapidement fleuri en ville, la périphérie n’est pas en reste et propose elle aussi, des programmes d’habitat participatif. Saint-Herblain, Rezé, Orvault... Telles sont les localités où il est possible d’habiter à plusieurs. Tour d’horizon des projets en cours.
Un programme à taille humaine à Saint-Herblain
Déjà quatre familles se sont inscrites dans le futur immeuble situé boulevard Charles Gautier, dont un couple de septuagénaires, Herblinois de longue date, désireux de vivre autrement, plus au contact de leurs voisins.
« Ma femme et moi habitons une grande maison à la Crémetterie. Pour les prochaines années, nous souhaitons revoir notre habitat et envisager un logement plus petit dans un cadre sympathique où nous pourrions avoir des échanges et une vie de voisinage plus intense. L’idée est de s’entraider et de pouvoir partager des activités avec nos voisins. » expliquent Daniel et sa femme.
Ce petit immeuble en R+2 sera composé de 9 logements et sera régi par une charte de fonctionnement rédigée par tous les futurs acquéreurs du groupe. Entre autres, bienveillance, respect et utilisation de matériaux sains pour la construction. Certains espaces communs sont déjà décidés, notamment une buanderie commune, une salle multifonction ainsi qu’un lieu de stockage. Quelques demandes plus spécifiques concernant les logements ont été formulées par les familles avec un accès aux lieux de vie par des coursives dont l’entrée sera sécurisée. Il est aussi prévu que les logements en rez-de-chaussée soient accessibles aux personnes handicapées.
Mozaïk des Garettes : une maison libre à Orvault
Située sur la ZAC Vallon des Garettes à Orvault, cette “maison” commune lancée en 2019 comprend plusieurs espaces partagés pour le plus grand bonheur de ses résidents : salle polyvalente, chambre d’amis et espaces de calme, atelier de bricolage, jardin partagé avec potager, espace de jeux pour les enfants et même poulailler.
Sept foyers dont 13 adultes et 6 enfants y vivent aujourd’hui de manière commune. Convaincus qu’il existe une manière solidaire et respectueuse de vivre ensemble, tous sont enclins à partager des temps communs tout en préservant l’intimité de chacun.
Le programme comprend plusieurs maisons en ossature bois aux surfaces généreuses. L’une d’elles s’étend sur 106 m² et comprend une pièce de vie de 50 m², une cuisine ouverte avec salon, deux chambres avec placards à l’étage et l’eau y est chauffée par le biais d’un panneau solaire en toiture.
L’îlot Sémard : le projet de la ville de Rezé
Déjà engagée depuis plusieurs années dans une démarche de concertation avec les habitants du fameux îlot Lamour-les-Forges, la ville de Rezé a engagé le projet de l’îlot Sémard, programme d’habitat participatif de 22 logements, situé dans le quartier Pont Rousseau. Animé par le consultant nantais en ingénierie Wigwam Conseil, le projet prévoit des biens en accession libre et abordable. Certains espaces communs ont déjà été discutés : jardin partagé, salle et buanderie commune et atelier de bricolage.
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