Projet Batignolles à Nantes : le site entame sa mue
SOMMAIRE
- Les premières images du projet dévoilées lors des Pyramides d’Argent
- L’identité des halles conservée
- Les grandes lignes des Batignolles de Nantes
- Une interconnexion entre les lignes 1 et 2 du tramway
- Des logements neufs et des activités
- Deux sites de formation de l’UIMM requalifiés
- Un lieu chargé d’histoire
C’est un lieu chargé d’histoire. Le quartier Batignolles à Nantes fera l’objet d’une importante réhabilitation pour accueillir habitat et activités économiques. Un projet d’envergure quand on sait que le quartier connectera les lignes 1 et 2 du tramway nantais.
En réponse au besoin de logements, Nantes Métropole entend profondément redynamiser ce lieu tout en respectant les lignes de son passé, celui de 3 anciennes cités ouvrières de 1920.
Récompensé par le Prix de l’immobilier d’entreprise, le projet “La Forge-Ranzé” est porté par le groupe Eiffage, acteur incontournable de immobilier neuf à Nantes. Et si le promoteur n’a pas souhaité communiquer davantage, quelques contours se dessinent progressivement en cette fin de mois de mai 2021. Quelques précisions sur le projet...
Les premières images du projet dévoilées lors des Pyramides d’Argent
C’est à l’occasion des Pyramides d’Argent, organisées par la FPI, que les professionnels de la construction ont pu découvrir les premières images du projet Batignolles à Nantes.
L’emblématique usine dessinée par Eugène Freyssinet, articulée en 2 halles, sera réhabilitée. Conçues selon l’architecture industrielle de l’époque, l’ossature béton et les grandes verrières seront conservées. Une extension neuve viendra agrandir l’édifice et reprendra les codes architecturaux de l’ancien bâti de 1920. Pour correspondre aux nouvelles normes énergétiques, le projet répondra aux exigences de la certification Breeam Very Good et généralisera les toitures végétalisées.
Qu’est-ce que la certification Breeam Very Good ?
Méthode d’évaluation de performance environnementale la plus répandue au monde, la BREEAM (“Building Research Establishment Environmental Assessment Method”) est un standard en termes de certification de bâtiment. Il prend la forme de plusieurs référentiels d’évaluation selon le bâtiment (Habitations, établissements scolaires, hôpitaux, tribunaux, bureaux, centres commerciaux...).
L’identité des halles conservée
Pour la FPI (Fédération des Promoteurs Immobiliers), l’enjeu sera de réhabiliter le lieu tout en conservant l’identité marquée par son histoire industrielle :
« Les halles sont constituées d’une ossature de béton d’une finesse rare et de grandes verrières laissant pénétrer la lumière. L’intérêt patrimonial et architectural de cet ensemble est indiscutable. À une extrémité du site et face au spectaculaire pôle multimodal Haluchère-Batignolles, l’ensemble constitué des halles existantes réhabilitées et des bâtiments neufs va donner le ton des futures interventions. L’architecture des halles est mise en valeur : la fine structure de béton est remise en l’état, les grandes verrières sont redessinées. Dans leur continuité et en alignement, l’extension abritera des bureaux ainsi que des activités hébergées. »
Les grandes lignes des Batignolles de Nantes
Habitat, commerces, activités, transports... Tels sont les maîtres-mots évoqués pour la mutation des Batignolles. Alors que plusieurs études étaient déjà engagées dès 2005 pour évaluer les possibilités d’urbanisation, plusieurs actions de réhabilitation ont suivi, notamment pour connecter le quartier au reste de la ville de Nantes.
Si tous les recours du permis de construire ont été purgés, à ce jour, les acteurs du projet restent discrets sur le devenir du quartier. Sollicitée par Eiffage, l’agence d’architectes nantaise Forma6 déclarait avoir apprécié travailler et replonger dans l’histoire de ce site si particulier.
Une interconnexion entre les lignes 1 et 2 du tramway
Ambition et pas des moindres, l’urbanisation des nœuds de déplacements est l’un des axes stratégiques du projet Batignolles à Nantes. En effet, une interconnexion sera créée entre les lignes 1 et 2 du tramway par le biais du pont de la Jonelière. Le premier segment était mis en service le 1er octobre 2012 entre les stations Haluchères, Batignolles et Ranzay. La connexion sera empruntée par la future ligne 6.
Des logements neufs et des activités
L’arrivée des deux nouvelles lignes de tramway constituera un futur pôle de la ville de Nantes et doit ainsi être requalifié en conséquence, notamment en proposant une nouvelle offre de logements. L’idée est d’imbriquer et d’organiser des îlots réunissant des programmes immobiliers de logements et d’activités, desservis par les transports.
L’axe de la nationale a été désigné comme un support idéal pour l’arrivée de ces nouvelles opérations de logements et d’activités pour composer l’entrée de la ville.
Deux sites de formation de l’UIMM requalifiés
C’est une démarche qui est encore en développement. Toujours dans l’intérêt de redynamiser le quartier à dominante industrielle, deux sites de l’UIMM (Union des Industries et Métiers de la Métallurgie) seront eux aussi requalifiés. Au programme, centre commercial, équipements urbains, services, desserte de tram, bureaux et logements.
Prévu pour être livré en 2023, l’ensemble se situe entre le boulevard des Batignolles et la rue de la Gare de Saint-Joseph, dans le quartier Halvêque-Beaujoire. Accessible par la ligne 1 du tramway depuis Haluchère-Batignolles, le programme comprendra 2 îlots distincts :
- 9 000 m² de SDP de bureaux, en structure bois, rue de la gare de Saint-Joseph.
- 270 m² de locaux d’activités en rez-de-chaussée, 1 928 m² de bureaux et 205 logements dont 50 % sociaux et 50 % en accession libre sur le site du boulevard des Batignolles.
Un lieu chargé d’histoire
Construit entre 1917 et 1920, le site industriel des Batignolles abritait une usine conçue selon les principes novateurs du béton, mis au point par l’ingénieur Eugène Freyssinet.
Appelé “La Cathédrale” par les ouvriers de l’époque, le fameux “atelier G” avait déjà une identité architecturale bien affirmée. Étendu sur 128 mètres de long et près de 20 mètres de hauteur, l’imposant bâtiment a été pensé pour laisser pénétrer la lumière grâce à de grandes verrières. Nous sommes alors en 1920, année où la famille Gouïn a choisi la ville de Nantes pour implanter sa Société de construction des Batignolles dont elle est à la tête. La société s’alliera rapidement avec la Compagnie des Forges de Châtillon-Commentry et Neuves-Maisons pour créer la LCB (Locomotives Batignolles Châtillon).
Pour pouvoir loger les quelques milliers d’ouvriers et leurs familles, la compagnie crée 3 cités ouvrières, caractérisées par leurs maisons de bois avec jardins : La Halvêque, La Baratte et Le Ranzay, dotées de 2 écoles (une pour garçons et une pour filles), une église, un bâtiment-cantine, des terrains de sport et un cinéma.
Attractive, Batignolles deviendra rapidement le rendez-vous de l’Europe, où travailleront des ouvriers venus au-delà des frontières du pays, d’Allemagne, de Pologne, d’Italie ou encore d’Autriche. Investie par les Allemands quelques années plus tard lors de l’Occupation, Batignolles deviendra un haut lieu de la Résistance Nantaise, où les célèbres Héroïnes des Cités de bois ont habité et lutté contre l’ennemi.
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