Le projet Basse Île retenu comme « Démonstrateur de la ville durable » de France 2030
SOMMAIRE
- « Inscrire le quartier dans la transition énergétique »
- Favoriser les mobilités douces
- Proposer des logements pour tous
- Créer un quartier actif
- Créer des équipements et des commerces
- Offrir des espaces publics aux multiples usages
- Une piscine olympique prévue pour 2028
- Qu’est-ce qu’un « démonstrateur de ville durable ? »
À cheval sur Nantes et Rezé, Basse-Île fait partie du projet de la ZAC Pirmil-Les-Isles. Cette vaste opération prévoit portée par Nantes Métropole prévoit la création de 3 300 logements neufs et de 92 000 m² de bureaux, services et activités commerciales autour de la Loire.
Retenue par le plan d’investissement « France 2030 », Basse-Île a officiellement été retenue pour devenir « démonstrateur de la ville durable ». À ce titre, l’opération va bénéficier d’une enveloppe de 8,7 millions d’euros.
Retour sur les grandes lignes de ce projet d'envergure dans cet article.
« Inscrire le quartier dans la transition énergétique »
C’est l’ambition portée par la métropole, celle « d’inscrire le quartier dans la transition énergétique et sociétale », assure Pascal Pras, vice-président de Nantes Métropole délégué à l’habitat, aux projets urbains et à l’urbanisme durable.
Pour remplir ces objectifs, la collectivité mise sur de « nouvelles pratiques » et de « nouveaux modes de vie », pour « faire émerger une ville durable et désirable ».
Parmi les grandes orientations du quartier, la ZAC prévoit de planter 14 000 arbres dans les dix prochaines années avec le parc fluvial et 50 000 à terme.
Construire un quartier pour la ville de demain est aussi un défi. Il s’agit de repenser nos façons de construire au regard des enjeux de notre époque, en matière de solidarité et d’écologie.Agnès Bourgeais, maire de Rezé
Ainsi, le quartier adoptera de nouveaux modes de construction plus respectueux de l’environnement, notamment en développant des « filières locales biosourcées, géosourcées et de réemploi ».
Un projet de renaturation des sols basé sur les caractéristiques actuelles est planifié, avec un réaménagement des berges visant à encourager la création de zones humides et à soutenir le développement des espèces typiques de la Loire.
Favoriser les mobilités douces
Pour inventer de nouveaux modes de vie, la « révolution » doit aussi passer par un changement au niveau de la mobilité selon Martine Métayer, conseillère municipale à Rezé et conseillère métropolitaine.
Pour ce faire, la place de la voiture sera considérablement réduite afin de favoriser l’usage du vélo et de la marche. Le quartier Basse-Île à Rezé comptera d’ailleurs un seul parking silo de 620 places pour l’ensemble des 450 logements. Une voirie limitée de 30 km/h devrait également parcourir le quartier.
Pour la collectivité, 43% des émissions d’un habitant de la métropole nantaise sont liés aux déplacements
. Côté logement, l’îlot Galeo comprendra une grande halle aux vélos. L’offre de transport doit quant à elle être renforcée grâce à l’arrivée des nouvelles lignes de tramway (L6, L7 et L8) en plus du prolongement de la ligne C9 pour relier le quartier au reste de la ville.
Proposer des logements pour tous
Pour la première phase du projet (2027-2028), près de 1 000 logements seront construits, répartis entre logements locatifs sociaux, accession abordable et accession libre. Par cette action, l'objectif de la commune est d'accueillir une population diversifiée, de tous âges et de toutes situations sociales.
Une résidence étudiante viendra enrichir ce programme. Le stationnement, placé en périphérie des immeubles dans des parkings en silos privés et partagés, permettra de libérer l’espace pour des plantations d’arbres en pleine terre, des zones de verdure et des aménagements favorisant les déplacements actifs.
Pour aller vers des bâtiments plus durables, les filières régionales bois, terre, chanvre, paille et réemploi contribueront à développer et à généraliser de nouveaux modes constructifs. Le démarrage des travaux est prévu au second trimestre 2025 et les livraisons à partir de mi-2027.
À terme, cinq îlots verront le jour :
- L’îlot A2A : 88 logements, dont 63 libres et 25 sociaux (AETHICA – Hardel Le Bihan Architectes / Moonwalkloca).
- L’îlot A3 : 90 logements, dont 67 libres et 23 sociaux et un restaurant en rez-de-chaussée( QUARTUS – Boris Bouchet Architectes / Atelier Georges).
- L’îlot B8 : 83 logements, dont 54 logements libres et 29 logements sociaux ; un espace appropriable par les habitants du quartier ; activité tertiaire en rez-de-chaussée (GALEO – 2PM A / MFA).
- L’îlot A4 : 121 logements, dont 51 libres, 42 abordables en Bail Réel et Solidaire, et 28 sociaux (CIF – Atelier du Rouget Simon Teyssou & Associés / Atelier Belenfant Daubas).
- L’îlot A5 : 67 logements, dont 34 libres et 33 abordables en Bail Réel et Solidaire ; un espace appropriable par les habitants du quartier en association syndicale libre (CISN – Bond Society / Atelier Desmichelle).
- L’îlot L1 : 99 logements en bord de Loire, au pied du Pont des Trois-Continents et au droit du Parc Fluvial des Isles (SOGIMMO – ETPO Immobilier).
Créer un quartier actif
Basse-Île se destine à devenir un quartier attractif sur le plan économique. Le long du boulevard Schoelcher, de nouveaux bureaux seront implantés pour diversifier l’offre d’emplois. Le quartier est déjà pourvu de 3 000 emplois dans le commerce, l’artisanat, la logistique et l’industrie, entre Atout Sud et la zone d’activités de l’île Macé.
Les nouveaux bâtiments à usage tertiaire profiteront de la proximité immédiate de la future station de tramway et de busway, facilitant leur connexion avec le reste de la Métropole.
Parmi les programmes immobiliers tertiaires, on retrouve :
- L’îlot A1 prévoit la construction de 8 600 m² SDP (surface de plancher) de bureaux associés à une boulangerie et une brasserie en rez-de-chaussée. Il participera à développer et à structurer la filière chanvre dans le cadre de la stratégie industrielle du groupe Briand, également preneur d’une partie des plateaux. (BATI NANTES – Tetrarc/Ylé)
- L’îlot B5 prévoit 5 000 m² SDPE de bureaux associés à un café et une maison médicale en rez-de-chaussée. Le projet se caractérise par un système de coursives extérieures, permettant la distribution des plateaux de bureaux et l’animation de la façade, dans un quartier où l’on recherche une cohabitation active entre les différents usages. (LINKCITY – LAN)
- L’îlot B1/B4 prévoit 10 700 m² SDP d’espaces de bureaux intégrés à une pharmacie ainsi qu’une offre de locaux tertiaires autonomes situés en rez-de-chaussée. Implanté à l’intersection du Boulevard du Général de Gaulle et du Boulevard Victor Schoelcher, l'aménagement marque l’une des portes d’entrée du nouveau quartier. Son architecture, qui intègre un système de pilotis et un proche traversant, dégage des perspectives ouvertes et fluides. (GIBOIRE – Atelier du Pont/MIMA)
Créer des équipements et des commerces
Situés au cœur du quartier, à proximité immédiate des habitations, les équipements publics, les services et les commerces de proximité offriront aux habitants et aux travailleurs de Pirmil-Les Isles un accès facile à tout ce dont ils ont besoin au quotidien.
Ce concept s’inscrit dans la vision de la « ville du quart d’heure » promue par la Métropole. Parmi les infrastructures prévues, on trouve une crèche, un gymnase, un groupe scolaire, ainsi qu’une piscine de grande envergure à vocation métropolitaine. Le quartier accueillera également divers commerces et services tels qu’une épicerie, une conciergerie, un cabinet médical, un bar-restaurant et un espace convivial destiné à tous.
Offrir des espaces publics aux multiples usages
De multiples espaces sont imaginés pour offrir aux habitants des espaces de respiration au cœur du nouveau quartier : une aire de jeux, une terrasse partagée, une prairie et ou même un sous-bois. En pied d’immeubles, les espaces publics permettront des usages diversités suivant les envies : se balader, faire du sport ou profiter d’un espace au calme.
Les espaces seront facilement accessibles à pied et à vélo via des cheminements adaptés. Le futur parc fluvial des Isles s’étendra sur 4 hectares au bord de la Loire. Ce nouvel espace se distinguera par des ouvertures panoramiques sur la Loire, des prairies accessibles, et des berges en pente douce favorisant l’émerge naturelle d’écosystèmes et l’évolution des mouvements du fleuve.
Relié directement au centre du quartier, le parc sera desservi par trois allées nord-sud réservées aux piétons et aux cyclistes. Par ailleurs, un chemin sinueux, baptisé « le chemin du Seil » traversera les différents bâtiments d’est en ouest, en hommage à l’ancien bras de la Loire qui dessinait autrefois le paysage du site. Enfin, le mail, véritable colonne vertébrale du quartier, proposera une alternance d’espaces publics ouverts et d’axes commerçants pour animer les déplacements et la vie locale.
Pour s’adapter au réchauffement climatique et lutter contre les îlots de chaleur, une canopée protectrice sera aménagée, en plus de sols capables de retenir et de rendre l’eau. En complément de la préservation des arbres existants, des milliers d’autres arbres seront plantés. Ils permettront de créer une traversée ombragée sur l’ensemble du quartier et s’intègreront jusqu’en cœur d’îlot, dans les jardins privés. Des noues et des mares viendront les compléter pour contribuer au confort climatique du quartier.
Une piscine olympique prévue pour 2028
La création d’une piscine olympique est également au menu. Cet équipement d'envergure métropolitaine est attendu pour fin 2028 et comprendra un bassin olympique de 50 mètres ainsi qu’un bassin de 25 mètres.
Cet équipement répondra aux besoins des nageurs de haut niveau mais sera aussi ouvert sur le territoire avec l’accueil de groupes scolaires et d’associations sportives qui manquent parfois de lignes d’eau
rappelle Ali Rebouh, vice-président de Nantes Métropole délégué aux équipements sportifs métropolitains.
Sur un total de 42 candidatures reçues, quatre équipes ont été sélectionnées pour réaliser une esquisse du projet : Atelier Po&Po (Paris), ANMA Architectes Urbanistes (Paris), BVL Architecture (Paris) en partenariat avec BBM Architectes (Nantes), et Guervilly Mauffret Architecture (Saint-Brieuc). Le choix final du projet lauréat sera annoncé d’ici les prochaines semaines.
Qu’est-ce qu’un « démonstrateur de ville durable ? »
Un démonstrateur de ville durable est un projet global et novateur, conçu pour transformer un territoire avec des objectifs ambitieux sur les plans social et environnemental. Ce type de projet intègre des solutions innovantes, qu’il s’agisse de technologies, de procédés ou de méthodologies.
Il est piloté par une collectivité en collaboration avec un consortium regroupant divers acteurs clés, tels que des entreprises, des associations, des chercheurs et des institutions académiques.
L’intervention s’inscrit dans le cadre d’une opération d’aménagement visant la transformation d’un îlot, d’un groupe d’îlots ou d’un quartier entier. Une stratégie de réplicabilité, élaborée durant la phase d’incubation, permet d’assurer que les solutions développées puissent être appliquées à d’autres territoires.
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