L'île de Nantes entame le 4ème chapitre de sa transformation
SOMMAIRE
L'île de Nantes change d'échelle, et de tempo. Un nouveau chapitre s'ouvre pour ce territoire avec l'ambition de faire du grand sud-ouest de l'île un modèle d'urbanisme résilient, végétalisé et inclusif. Pour piloter cette transformation d'envergure, une nouvelle équipe rythmera les opérations sur un périmètre de 31 hectares de l'île.
Avec des projets phares comme le futur parc de la Loire ou encore les Jardins de l'Estuaire, c'est toute la physionomie de l'ouest de l'île qui va évoluer, dans la continuité de ce qu'elle incarne depuis près de 20 ans : un laboratoire urbain à ciel ouvert, où on teste la ville de demain. Découverte.
Une nouvelle équipe pour dessiner l'île de demain
Pour orchestrer la transformation du grand sud-ouest de l'île, c'est l'équipe du collectif "D'ici là" - paysagistes aguerris aux grands projets urbains – qui a été choisie. Une mission d'envergure qui s'étendra sur 8 ans, de 2025 à 2032.
Le secteur concerné est un vaste périmètre de 31 hectares, situé aux abords du CHU jusqu'à la pointe extrême de l'île, là où prendra vie le futur parc de la Loire. L'objectif : faire émerger un morceau de ville durable, végétalisé et ouvert à tous les usages.
L'équipe a marqué les esprits avec le parc Bougainville à Marseille, le village des médias des JO 2024 ou encore la ZAC Pirmil-Les Isles à Rezé.
Après un dialogue compétitif engagé depuis plusieurs mois entre quatre équipes finalistes, c'est ce collectif pluridisciplinaire qui a su faire la différence. Aux côtés de l'atelier Georges, H2O Architectes, Biotec, Le Sens de la Ville, Une autre ville, Vraiment Vraiment, Techni'cité et TPF Ingénierie, D'ici là a présenté une vision audacieuse, durable et inclusive, qui a conquis le jury présidé par Johanna Rolland, maire de Nantes et présidente de Nantes Métropole.
Leur mission sera d'imaginer le futur visage de l'île de Nantes, dans une nouvelle phase de développement centrée sur l'adaptation climatique, les usages du quotidien et la place des habitants dans la fabrique de la ville.
« Nous avons fait le choix d’une équipe incarnant nos ambitions écologiques et sociales fortes. Leur approche répond à nos attentes : co-concevoir une ville respectueuse du vivant et résiliente face au changement climatique. »
Johanna Rolland, Maire de Nantes, Présidente de Nantes Métropole et Présidente de la Samoa.

Des experts pour imaginer la ville autrement
À la tête du groupement, l'agence de paysage D'ici et là, cheffe d'orchestre du projet, aura la possibilité de redessiner les espaces publics avec une attention particulière portée à la transition écologique. À ses côtés, l'atelier Georges, reconnu pour son approche transversale entre urbanisme et paysage, interviendra à double titre : dans la conception urbaine et dans la recherche appliquée.
Sur le volet architectural, les urbanistes de l'atelier Georges collaboreront étroitement avec h2o architectes, une agence réputée pour sa capacité à valoriser le bâti existant et le patrimoine.
Les grands enjeux de santé, climat, bien-être et solidarité, au cœur des priorités du projet, seront portés par Une autre ville. La concertation citoyenne et la programmation urbaine seront confiées à un tandem engagé : Le Sens de la Ville et Vraiment Vraiment, deux acteurs spécialistes des usages, du dialogue avec les habitants et de la co-construction.
Côté ingénierie, TPF Ingénierie et Techni'cité formeront le binôme technique du groupement, chargé de garantir la faisabilité des ambitions portées sur le terrain. Enfin, Biotec prendra en main les enjeux liés à l'écologie urbaine et à la biodiversité, incontournables pour façonner une ville résiliente.
Un engagement en faveur de l'écologie et du social au cœur du projet

Avec ce nouveau chapitre de son développement, l'île franchit un cap : celui d'un urbanisme plus durable, plus inclusif et plus ancré dans les attentes citoyennes. Fidèle aux engagements issus du Grand débat "Fabrique de nos villes", la métropole affiche l'ambition de faire de l'île un modèle de transition écologique et sociale.
Au programme, quatre grandes orientations structurent ce tournant :
Renaturer et bâtir bas-carbone
Place à l'urbanisme circulaire et aux matériaux bas carbone. Les futures constructions s'inscriront dans une logique de réduction des émissions, avec l'objectif de faire rimer densité urbaine et sobriété environnementale.
Créer un parc XXL sur le sud-ouest de l'île
Au sud-ouest de l'île, un nouvel espace vert de 10 hectares en pleine terre verra le jour, baptisé le parc de la Loire. Pensé comme un démonstrateur grandeur nature, ce parc sera le pilier d'un ensemble de 16 hectares végétalisés, intégrant quais, berges et jardins du Rail. Livraison prévue : 2030.
Faire place à la mixité et à l'accessibilité
L'ambition est aussi sociale. Le projet prévoit des logements neufs accessibles, des équipements de quartier et des aménagements pensés pour toutes les générations, dans une logique de proximité et de cohésion.
Co-construire avec les habitants
Ici, les citoyennes et citoyens ne sont pas spectateurs. Ils seront impliqués à chaque étape du projet, depuis les grandes orientations jusqu'au choix du mobilier urbain. Une approche collaborative qui renforce la légitimité et l'appropriation du futur quartier.
La nature gagne du terrain
L'île intègre de plus en plus la nature en ville. D'ici 2030, par moins de 21 hectares supplémentaires vont être rendus à la nature sur le territoire. D'ouest en est, la végétation s'étend progressivement, portée par une volonté forte de renaturation. Au programme : la création d'un vaste parc le long de la Loire, l'aménagement de jardins de proximité au cœur des quartiers, mais aussi le verdissement du parc des Chantiers et la transformation partielle du parking Anatole-de-Monzie en espace planté.
Le parc de la Loire
Face au nouveau CHU, à l'ouest du pont des Trois-Continents, un vaste parc métropolitain de 14 hectares s'apprête à voir le jour. Imaginé par le duo Jacqueline Osty et Claire Schorter, maîtres d'œuvre du projet urbain, cet écrin végétal répond à une aspiration forte exprimée par les Nantais : retrouver la Loire, au plus près de la ville, et faire place à la nature.
Sur une bande généreuse de 100 à 130 mètres depuis les rives, le futur parc proposera une séquence paysagère riche et évolutive. Le long du fleuve, un quai accueillera des installations sportives, des espaces culturels et de loisirs, tandis que l'intérieur du parc s'adoucira pour offrir des zones de respiration, de détente et de convivialité jusqu'aux premiers îlots bâtis.
Ce nouvel espace vert ne sera pas isolé. Il s'inscrira dans une trame verte cohérente, connectée aux aménagements de la Prairie-au-Duc, déjà en cours depuis 2022, et à la future Boire Sainte-Anne.
Le Jardin du Rail
L’ouest de l’île de Nantes s’apprête à accueillir un jardin urbain né sur les vestiges du passé industriel. Baptisé Jardin du Rail, ce futur espace public de 2 hectares entend conjuguer patrimoine, nature et pratiques sportives, tout en respectant une logique de sobriété carbone, aussi bien dans sa réalisation que ses usages futurs.
Ce jardin urbain, pensé comme un lieu ouvert à tous prolongera la trame déjà en place en créant des liens naturels entre les Jardins de l'Estuaire, le Solilab, le Chapidoc et le Navibus. De nouveaux cheminements doux permettront de fluidifier les circulations piétonnes et cyclables du nord au sud, en reliant notamment le boulevard des Antilles aux pôles d'animation du quartier.
Mais le projet ne se contente pas d'offrir un paysage. Il ambitionne aussi de préserver la mémoire du lieu, en mettant en scène les rails historiques de l'ancien réseau de fret, ainsi qu'une halle industrielle réhabilitée, livrée dans un second temps. Ces éléments patrimoniaux conféreront au site une forte identité, tout en favorisant l'appropriation par les habitants.
Côté végétation, le choix s'est porté sur une palette locale et durable, peu gourmande en entretien et favorable à la biodiversité. Une façon d'inscrire le projet dans une dynamique de résilience écologique, tout en créant un cadre de vie agréable et inclusif.
À terme, le Jardin du Rail deviendra un véritable lieu de respiration urbaine, où se croiseront familles, sportifs, promeneurs et curieux, autour :
- d'espaces de détente et de convivialité
- d'activités ludiques et créatives en plein air
- et de promenades durables à pied ou à vélo
Pensé comme un prolongement naturel des équipements existants – des Nefs aux aires de jeux du parc des Chantiers, en passant par le One Wall de la rue de la Guyane – ce nouveau site viendra enrichir l'offre de loisirs de l'île de Nantes avec des espaces sportifs en accès libre, ouverts à toutes et tous.
À travers ce jardin, c'est une nouvelle approche du sport dans l'espace public qui s'affirme : plus inclusive, plus ludique, plus spontanée. Peu importe l'âge ou le niveau, chacun pourra s'approprier les lieux selon ses envies. Parmi les aménagements attendus :
- Un pumptrack, circuit fermé composé de bosses et de virages, adapté aux vélos, skateboards, trottinettes ou rollers.
- Une zone de glisse, spécialement conçue pour les débutants.
La fin des travaux est prévue pour le premier semestre 2026.

Les Jardins de l'Estuaire
En parallèle du Jardin du Rail, les Jardins de l'Estuaire sont eux aussi destinés à devenir un nouvel espace de respiration sur l'île de Nantes. Étendus 1,6 km de long et 8 hectares de superficie, les Jardins de l'Estuaire forment la véritable ossature paysagère du sud-ouest de l'île, reliant le quartier République au Hangar à Bananes.
À terme, plus de 8 000 habitants actuels et à venir profiteront de ce nouvel espace vert, pensé comme un jardin de proximité au cœur des futurs développements urbains.
Lancé à l'été 2022, l'aménagement se déploie par phases successives et sera livré en 2027. Il s'inscrit dans une stratégie à long terme : 24 hectares d'espaces végétalisés seront aménagés d'ici 2040 dans cette partie de l'île.
Trois ambiances complémentaires
Avec une largeur variant de 50 à 70 mètres, les jardins offrent une palette de paysages et d'usages adaptés à tous les publics :
- Au nord, côté Prairie-au-Duc, le cours de l'Estuaire constituera un axe structurant, bordé de grands arbres et parcouru par la future ligne 5 du Busway.
- Au sud, une noue paysagère longera les futures constructions. Véritable filtre naturel, elle assurera la gestion des eaux pluviales tout en renforçant la biodiversité grâce à une végétation locale à l'esprit bocager.
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