La FED relève ses taux directeurs : quel impact sur les marchés européens ?
SOMMAIRE
La banque centrale des États-Unis, plus connue sous le sigle “FED”, vient d’annoncer la hausse de ses taux directeurs de 0,25%.
Face au caractère cyclique de l’économie (récession, reprise, expansion, surchauffe …), les taux directeurs constituent une véritable arme pour les autorités monétaires, qui jonglent entre baisses et hausses avec une ambition constante : favoriser la croissance tout en limitant l’inflation.
Dans quel contexte s’inscrit la décision de la FED d’augmenter les taux d’intérêt ? De quoi la hausse des taux directeurs est-elle le signe ? Cette variation peut-elle impacter l’économie européenne ? Comment réagir à ces annonces en tant qu’investisseur immobilier ?
+ 0,25% pour les taux directeurs outre-Atlantique
La FED a annoncé au cours de sa dernière réunion de l’année, une hausse des taux d’intérêt outre-Atlantique. Dans une volonté de normaliser sa politique monétaire vis-à-vis de la hausse graduelle des salaires et de la croissance du PIB, la FED a acté une augmentation des taux directeurs de 0,25%. Il s'agit de la cinquième hausse de taux depuis le début du cycle de normalisation de la politique monétaire, entrepris fin 2015.
Aux États-Unis, le marché de l’emploi connaît un réel dynamisme. En témoigne le taux de chômage, au plus bas depuis 2000 (4.1% en octobre 2017 selon le Bureau of Labor Statistics, Eurostat). De son côté, l’activité économique ne cesse de croître, portée par la réforme fiscale à venir dans le pays.
Dans ce contexte, la FED a enclenché un processus de hausse des taux directeurs, qui devrait se poursuivre et qui dépendra de l’inflation (augmentation des prix).
Les médias anticipent une hausse globale des taux directeurs de 2% à 2.8%, pourcentage qui sera atteint via des hausses successives l’année prochaine et en 2019.
Un indice de bonne santé
Si les investisseurs craignent une perte de pouvoir d’achat, il faut cependant souligner que la hausse des taux directeurs outre-Atlantique dénote la bonne santé de l’économie américaine.
Le taux de chômage est à un niveau proche du plein emploi (4,1%). De son côté, la croissance se situe aux alentours de 2,1 % en 2017 (PIB), traduisant un flux de production favorable.
Le cercle vertueux devrait se poursuivre puisque la FED prévoit une croissance du PIB américain de 2.5% en 2018, soit une augmentation de 0.4%. Le vote présumé d'un plan massif de réduction des impôts par le congrès vient compléter un tableau réjouissant.
Impact sur la BCE (banque centrale européenne)
Devant le poids du secteur financier américain, il est légitime de se demander si les décisions prises par la FED ne risquent pas d’influencer le marché européen.
L’observation des mouvements financiers a permis aux économistes de tirer une conclusion : si les cycles économiques américains et européens sont tous deux tournés vers un horizon de croissance, il n’en reste pas moins totalement désynchronisés. Il existerait un décalage de quatre années entre les deux marchés économiques.
Autrement dit, la BCE (banque centrale européenne) se trouve face à des enjeux différents de ceux de la FED, c’est pourquoi elle n’imite pas instantanément les décisions de son homologue américain.
Pour rappel, la BCE avait annoncé l’extension dans la durée de sa politique des taux d’intérêt très bas, qui vise à relancer la croissance. Si la fin d’année 2017 semble signer la hausse des PIB européens, des disparités se font toujours sentir entre pays.
Néanmoins, le caractère cyclique du marché économique nous pousse à anticiper la question de la hausse des taux directeurs en Europe. Quand la reprise économique sera réelle et uniforme au sein de la zone euro, comme c’est le cas aux États-Unis, la BCE agira immanquablement comme la FED.
Conseils aux investisseurs immobiliers
Conséquence pour les emprunteurs sur le marché de l’immobilier, la remontée des taux d’intérêts majore progressivement la charge des dettes et vient réduire le pouvoir d’achat.
Généralement, les établissements bancaires répercutent doublement la hausse des taux directeurs sur le coût des emprunts. Ainsi, une hausse des taux directeurs de 0.25 points provoque une hausse des taux de crédit de 0.5 points.
Pour exemple, dans la ville de Nantes, le taux de crédit est actuellement compris entre 1,10% et 1,39% sur 15 ans, selon votre profil investisseur.
Si la BCE augmentait ses taux directeurs à la manière de la FED, ces derniers seraient alors compris entre 1,60% et 1,89%.
* hors assurance
Toutefois ce constat ne doit pas inquiéter outre mesure. En effet, les éventuelles hausses des taux directeurs sont annoncées suffisamment à l’avance pour qu’un emprunteur renonce à son projet immobilier avant d’être engagé.
De plus, la hausse des taux d’emprunt réduit le pouvoir d’achat immobilier mais il ne l’annihile pas. L’investisseur pourra se tourner vers des surfaces légèrement plus petites.
Enfin, comme nous l’avons vu, la hausse des taux directeurs témoigne d’une reprise économique : elle va donc de paire avec une hausse des salaires.
©Aaron Burden - UnsplashLE SAVIEZ-VOUS ?
La FED est l’équivalent américain de notre BCE (banque centrale européenne) : elle régente la politique monétaire du pays, en poursuivant un triple objectif :
- le plein emploi,
- la stabilité des prix,
- le contrôle des taux d’intérêt sur le long terme.
Aussi, huit fois par an, les membres de la FED se réunissent à l’occasion du Federal Open Market Committee (FOMC) afin de fixer l’orientation des établissements bancaires et du marché monétaire aux US.
Au cours de ces réunions, la réserve fédérale peut être amenée à modifier les taux directeurs en place. En effet, ces taux sont le principal outil dont dispose la FED pour peser sur l’octroi de crédits et sur l’inflation dans la zone dollar (qui comprend aussi bien les états américains que les pays d’Amérique du Sud et les pays asiatiques).
Dans le détail, les taux directeurs sont un instrument de refinancement qui permet à la FED d’alimenter les banques américaines en liquidités. Ils sont également le baromètre du coût de crédit dans les pays qui ont adopté le dollar comme monnaie unique.
Sources documentaires
- ANDLIL - Qu’est-ce que la FED ?
- Les Échos - USA : la FED relève ses taux
- Société Générale - La FED initie la normalisation de sa politique monétaire sans heurts
- Zone Bourse - CAC 40 : pas d’enthousiasme au lendemain de la FED
- Le Temps - Les cycles économiques européens et américains sont désynchronisés
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