Où en est le projet du quartier Bas-Chantenay à Nantes ?

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Avatar de l'auteur "Sophie Castella" Sophie Castella

le 15 mai 2025

[ mis à jour le 26 mai 2025 ]

SOMMAIRE

Longtemps replié sur ses friches industrielles, Bas-Chantenay subit depuis quelques années un lifting complet. Entre la butte Sainte-Anne et la Loire, ce morceau de ville au passé ouvrier renaît peu à peu sous l'impulsion d'un projet urbain XXL porté par Nantes Métropole.

Objectif : concilier mémoire industrielle, transition écologique et vitalité économique. Logements neufs, espaces verts, activités innovantes, nouvelles mobilités... Le quartier se réinvente sans renier son âme. Une mue ambitieuse, à suivre de près.

Une friche à fort potentiel

Coincé entre la butte Sainte-Anne et la Loire, le Bas-Chantenay occupe une place à part dans le paysage nantais. Sur près de 200 hectares, ce quartier historiquement marqué par l'industrie – chantiers naval, minoterie, usine électrique - porte encore les traces visibles d'un passé ouvrier intense. Longtemps resté à l'écart des grandes opérations d'aménagement , il bénéficie aujourd'hui d'un emplacement stratégique, aux portes du centre-ville et en lien direct avec les grands axes fluviaux et routiers.

Ce vaste territoire, en partie sous-exploité, représente aujourd'hui l'un des plus grands potentiels de transformation urbaine de l'agglomération. Sa topographie, son ouverture sur le fleuve et son identité forte en font un terrain propice à l'expérimentation d'une ville plus durable, plus mixte, plus ancrée dans son histoire.

Consciente des enjeux, Nantes Métropole a fait du Bas-Chantenay un projet prioritaire, inscrit dans les grandes lignes du PLUm. La transformation du quartier s'étalera jusqu'en 2035, portée par un pilotage conjoint avec Nantes Métropole Aménagement.

L'objectif est de concilier préservation du patrimoine, développement économique et transition écologique. Il ne s'agit pas de faire table rase, mais de bâtir sur l'existant pour créer un quartier productif, habité, connecté et tourné vers l'innovation.

vue sur la Cale Dubigeon
© Jérémie Lusseau/NMA

Les enjeux du projet

Révéler le patrimoine industriel

Au Bas-Chantenay, le patrimoine sert de fil conducteur à la mutation du quartier : le projet urbain s’appuie sur les traces du passé au lieu de les effacer.

Symbole fort de cette démarche : la réhabilitation du Cap 44, ancienne minoterie emblématique posée sur les bords de Loire. Promis à la démolition il y a quelques années, le bâtiment va finalement renaître sous les traits de la Cité des Imaginaires, un lieu culturel inspiré de l'univers de Jules Verne. L'ouverture est prévue pour 2028.

Autre chantier emblématique : l'ancienne usine électrique, en cours de reconversion pour accueillir un pôle économique autour de l'économie maritime. L'idée est de s'appuyer sur l'ADN du site pour attirer de nouvelles activités liées à l'innovation, à la transition énergétique et à la mer.

Enfin, les cales historiques du quartier - témoins de l'époque des chantiers navals – seront préservés et valorisées. Elles retrouveront une place dans l'espace public, ouvertes aux habitants, comme aux promeneurs, pour que l'histoire industrielle de Bas-Chantenay reste bien ancrée dans son quotidien.

Créer une ville nature et respirable

Le Bas-Chantenay entend devenir un modèle de reconquête végétale en milieu urbain. Dans ce quartier historiquement minéral et industriel, l'ambition est de ramener la nature en ville, de manière visible et durable.

Première réalisation emblématique : le Jardin Extraordinaire, inauguré en 2019 sur le site de l'ancienne carrière Miséry. Cet espace spectaculaire, creusé dans la falaise, mêle falaises abruptes, cascade de 25 mètres et végétation luxuriante. Il attire aujourd'hui habitants et visiteurs, tout en ouvrant une nouvelle fenêtre verte sur la ville.

Mais ce jardin n'est qu'un point de départ. Le projet prévoit à plus grande échelle la création de nouveaux parcs, la plantation d'arbres et la renaturation progressive des berges de la Loire, pour redonner au fleuve sa place dans le quotidien des habitants. La végétalisation sera également intégrée dans les futures constructions, avec des toitures plantées et des trames vertes qui relieront les différents secteurs du quartier.

L'enjeu est à la fois paysager, écologique et climatique : rafraîchir la ville, favoriser la biodiversité et améliorer la qualité de vie dans un territoire longtemps dominé par l'asphalte et la tôle.

Un quartier mixte, entre logements et économie productive

La Cale Dubigeon fait partie des secteurs identifiés pour accueillir une offre de logements neufs. La programmation vise une diversité de statuts et de typologies d'habitat, avec une attention portée à la qualité urbaine et à l'insertion dans le paysage existant.

En parallèle, le projet maintient une ambition économique forte. Les activités industrielles et logistiques déjà présentes - notamment celles liées à la voie d'eau – seront conservées et accompagnées dans leur évolution. Le site de l'ancienne usine électrique doit quant à lui être reconverti en pôle d'innovation autour de l'économie maritime, tandis que d'autres secteurs accueilleront des acteurs du numérique, de la culture ou des filières émergentes.

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Un projet de mobilité douce et connectée

un homme de dos fait du vélo pour aller au travail
©Halfpoint - Shutterstock

La transformation du Bas-Chantenay ne se conçoit pas sans une refonte complète de ses liaisons et de ses modes de déplacement. Longtemps enclavé, le quartier s'ouvre progressivement, grâce à une stratégie de mobilité pensée pour réduire la place de la voiture individuelle et encourager les alternatives plus durables.

Favoriser les déplacements multimodaux

Le projet prévoit une montée en puissance des transports collectifs, avec notamment le prolongement de la ligne Chronobus C20, qui desservira de nouveaux secteurs du Bas-Chantenay. Ce renforcement du réseau de surface s'accompagne d'une connexion améliorée à la ligne 1 du tramway pour faciliter les trajets entre le quartier, le centre-ville et les principaux pôles d'activité de la métropole.

À ces axes terrestres s'ajoutent des liaisons fluviales renforcées. Le Navibus, déjà présent sur la Loire, doit voir sa fréquence et ses connexions augmentées pour relier efficacement le Bas-Chantenay à l'île de Nantes, le centre-ville et Trentemoult, de l'autre côté du fleuve. Ce maillage multimodal offre une réponse concrète aux enjeux d'accessibilité, tout en participant à la transition écologique du territoire.

Une nouvelle place pour les mobilités douces

Au-delà des transports collectifs, le projet accorde une place de plus en plus centrale aux mobilités actives. Le déploiement de pistes cyclables sécurisées, en lien avec l'itinéraire de la Loire à Vélo, vise à encourager la pratique du vélo au quotidien, aussi bien pour les trajets domicile-travail que pour les déplacements de loisirs.

Des cheminements piétons paysagers seront également aménagés, facilitant la traversée du quartier et la reconnexion avec les espaces publics, les parcs et les berges. En misant sur une accessibilité fluide, continue et confortable. Nantes Métropole entend faire du Bas-Chantenay un quartier où l'on circule autrement, à la fois mieux relié au reste de la ville et pensé à hauteur d'usager.

Une transformation concertée avec les habitants

Au Bas-Chantenay, la transformation du quartier repose sur un dialogue engagé avec les habitants et les acteurs du territoire. Depuis 2017, Nantes Métropole a engagé une démarche de concertation continue avec les habitants, les usagers du quartier, les associations et les acteurs économiques. Objectif : faire projet urbain un chantier collectif, ancré dans la réalité du terrain.

Un processus de concertation continue

Réunions publiques, balades urbaines, ateliers participatifs : la concertation prend des formes variées, mais poursuit une même logique de dialogue régulier et transparent. Des temps forts ont permis de recueillir les attentes et les idées des riverains autour de secteurs emblématiques comme le Bois Hardy ou le bâtiment Cap 44, dont les usages futurs suscitent un fort intérêt local.

Cette dynamique n'a rien d'anecdotique. Elle s'inscrit dans la volonté de la métropole d'associer les citoyens à chaque étape du projet, de la planification aux choix d'aménagement concrets. Une manière de garantir que la transformation du quartier réponde aux besoins des habitants autant qu'aux ambitions de la collectivité.

Co-construction de l'identité du quartier

Au-delà des aspects techniques, cette concertation nourrit une réflexion plus large sur l'identité du Bas-Chantenay. Comment réinventer un quartier sans effacer l'histoire ? Comment faire dialoguer mémoire ouvrière et ville du XXIème siècle ? La réponse passe par une co-construction active entre les urbanistes, les riverains et un réseau d'acteurs culturels et associatifs.

Des projets artistiques et pédagogiques sont venus ponctuer le processus, offrant des lectures sensibles du territoire et des récits partagés. Ce travail collectif contribue à faire émerger une vision commune du futur quartier : ni pastiche, ni rupture, mais une évolution qui respecte l'esprit des lieux tout en ouvrant la voie à de nouveaux usages.

vue sur Bas-Chantenay
© V.-Joncheray

Calendrier des travaux

Le projet urbain du Bas-Chantenay s'inscrit dans un déploiement progressif, avec des réalisations déjà livrées, des chantiers en cours et des échéances fixées jusqu'à 2035. Ce calendrier permet d'articuler aménagements urbains, transition écologique, et maintien des activités économiques existantes.

Déjà réalisés

Travaux en cours

2024-2025

Projets à venir

2025-2028

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