Se loger à Nantes : des solutions abordables pour louer ou acheter à Nantes
Sophie Castella
SOMMAIRE
- Un marché du logement de plus en plus tendu à Nantes
- Le bail réel solidaire : une solution pour acheter moins cher à Nantes
- L’hébergement temporaire chez l’habitant
- L’habitat participatif : pour un partage intergénérationnel
- 94 logements étudiants prévus à la Tortière
- 1 600 nouveaux logements débloqués par le plan de relance de Nantes Métropole
- 2 étages plus haut pour se loger à Nantes sans s’étaler
- En bref…
Face à la crise du logement, la métropole intensifie ses efforts pour proposer des solutions accessibles pour se loger à Nantes. La question du logement, particulièrement importante pour les jeunes et les foyers de classe moyennes, est au cœur des priorités de la collectivité. Avec son Programme Local de l’Habitat 2019-2025, la métropole prévoit notamment la construction de 700 à 800 logements neufs à Nantes en accession abordable par an, répondant ainsi aux besoins croissants de la population.
Focus sur les solutions proposées par la ville pour se loger à Nantes sans se ruiner.
Un marché du logement de plus en plus tendu à Nantes
Alors que le marché immobilier français traverse l’une des plus graves crises depuis l’après-guerre, la métropole nantaise n’a pas échappé à la tendance. Comme dans de nombreuses autres villes du pays, il est de plus en plus difficile de trouver un logement, que ce soit pour louer ou acheter. On parle même d’une « construction au point mort » selon la Fondation Abbé-Pierre.
Les acheteurs modestes ne parviennent plus à acheter, les banques prêtent bien moins qu’avant, les locataires ne trouvent plus rien à louer à des prix abordables, le logement social est saturé.
Pour relancer le marché, les élus nantais ont notamment voté en juin 2023 un Programme Local de l’Habitat, dont le budget s’élève à 20 millions d’euros supplémentaire corrélé aux 69,9 millions inscrits au Programme pluriannuel d’investissement 2021-2026 (PPI). Une partie de l’enveloppe sera allouée à Nantes Métropole Habitat soit 10 millions.
Les 10 millions restants serviront à octroyer des subventions supplémentaires aux partenaires bailleurs, afin de débloquer des projets prêts à démarrer depuis deux ans, mais qui rencontrent des difficultés à atteindre un équilibre financier.
Le bail réel solidaire : une solution pour acheter moins cher à Nantes
Parmi les autres solutions proposées par la métropole, le bail réel solidaire permet à d’accéder à la propriété à des prix inférieurs (30 à 50 %) à ceux du marché immobilier. Pour ce faire, l’acheteur devient propriétaire des murs du logement et non du terrain. Celui-ci est propriété d’un organisme foncier solidaire (OFS).
Dans la commune de Vertou, plusieurs maisons et appartements sont sortis de terre grâce au dispositif. Ce sont en tout six habitations qui seront livrées en avril 2025 sur la route de la Fontenelle à Vertou.
À Nantes, plus précisément sur l’île de Nantes, la résidence Dahia est récemment sortie de terre et comprend 52 locatifs sociaux, 10 logements abordables et 16 logements en bail réel solidaire commercialisés en moyenne à 2 944 euros le mètre carré.
L’hébergement temporaire chez l’habitant
Pour permettre aux jeunes apprentis, stagiaires et étudiants de se loger plus facilement, l’association Édit de Nantes Habitat Jeunes a lancé une offre d’hébergement temporaire chez l’habitant. Le site metropole.nantes.fr présente notamment le cas de Mehdi qui a pu se loger à un coût raisonnable grâce à ce dispositif. L’étudiant paye 17 € par la nuit en hiver et 15 € l’été pour une chambre avec salle de bain privative chez une nantaise.
L’association met en relation des candidats au logement et des hébergeurs et signent avec chacun d’eux un contrat sous conditions (petit-déjeuner, accès au frigo, etc.). L’objectif est également de réunir les logeurs et hébergeurs selon des centres d’intérêts commun afin de faciliter la cohabitation et l’échange.
Pour être hébergeur, il est nécessaire d’adhérer à l’association Édit de Nantes Habitat Jeunes à raison de 15 € par an, mais également à ses valeurs de citoyenneté, de proximité avec les jeunes et de cohésion sociale. Avant chaque intégration, l’association réalise une visite à domicile afin de vérifier les motivations du candidat.
L’habitat participatif : pour un partage intergénérationnel
Aussi appelé cohabitat, l’habitat participatif rencontre de plus en plus d’adepte à Nantes. L’objectif : bâtir un lieu de vie à plusieurs, fondé sur des valeurs de partage et de solidarité entre voisins.
Au cœur de l’écoquartier Bottière-Chénaie à Nantes, le hameau Marvingt est l’un des projets d’habitat partagé portés par Nantes Métropole Habitat. Le programme de 33 logements sera livré fin 2024 et promet un jardin partagé, des soirées jeux et cinéma ainsi qu’une Amap.
Cette opération, dont le coût total s'élève à 7,3 millions d'euros, regroupe une population variée, incluant notamment dix foyers de personnes âgées, issus de divers milieux sociaux. Sur les 33 logements disponibles, 11 sont proposés en accession libre, 13 sont accessibles à des conditions avantageuses grâce au Prêt social location-accession (PSLA) à 2 600 euros/m², et 9 sont destinés à la location sociale en partenariat avec Nantes Métropole Habitat (NMH).
Les logements s’organisent autour d’un jardin partagé, appelé à devenir le centre névralgique du village. Ce hameau inclut également deux salles communes, un atelier de bricolage, des buanderies et des espaces de stockage collectifs. De nombreuses initiatives sont déjà envisagées pour dynamiser ces espaces communs et renforcer le lien entre les habitants.
94 logements étudiants prévus à la Tortière
Le marché immobilier étudiant se voit à nouveau sous tension en cette rentrée 2024. Une crise à laquelle Nantes Métropole tente de répondre en proposant de nouveaux programmes immobiliers neufs.
Inaugurée par le bailleur social La Nantaise d'Habitations, la résidence Imagin’Erdre ouvre ses portes aux premiers étudiants à l'occasion de cette rentrée 2024. Située rue Félix-Lemoine, à proximité immédiate du pont de la Tortière à Nantes, elle propose à ses locataires une large gamme de services de qualité, ainsi qu'un accompagnement psychologique personnalisé.
Le programme a ouvert ses portes dès le mois de juillet et propose 64 studios de 15 à 27 m² répartis sur trois bâtiments. Les étudiants peuvent y profiter d’un jardin paysager en cœur d’îlot, une laverie automatique, 90 emplacements pour les vélos, 7 places de parking ainsi qu’une salle de convivialité.
En cette rentrée 2024, ce sont 119 logements prévus à l’entrée du campus Tertre, avec la résidence U’Central Green.
34 logements étudiants sont attendus en 2027 sur l’île de Nantes à l’emplacement de la chocolaterie Castelanne.
10 logements étudiants prendront place dans l’ancienne caserne Mellinet au cœur d’un projet d’Ehpad intergénérationnel, dont la livraison est prévue en 2026.
Nantes Métropole
1 600 nouveaux logements débloqués par le plan de relance de Nantes Métropole
Lancé dans un contexte de crise nationale, le plan adopté par Nantes Métropole a déjà permis de soutenir et d’accélérer 26 projets immobiliers à travers la métropole, représentant 1 600 logements, dont 542 dédiés au logement social, 175 en accession abordable et 301 locatifs abordables.
Ce plan de relance a notamment permis de débloquer 20 millions d’euros pour accompagner les bailleurs à construire des logements sociaux.
La Métropole mise sur l’intensification de sa stratégie d’acquisitions foncières. Lors du grand débat sur l’aménagement urbain, un investissement de 60 millions d’euros a été annoncé pour l’achat de terrains dans les communes, dans le but de soutenir les bailleurs dans le développement de logements sociaux.
2 étages plus haut pour se loger à Nantes sans s’étaler
La surélévation des immeubles de deux étages est à l’étude par Nantes Métropole en collaboration avec les bailleurs sociaux sur la faisabilité technique et économique. Afin de limiter l’étalement urbain, la collectivité envisage de surélever les immeubles de quatre étages pour gagner 8 à 10 logements sociaux supplémentaires.
Toutefois, le Plan local d’urbanisme métropolitain n’autorise par la surélévation, d’autant plus que la ville de Nantes est classée en risque sismique modéré. Alors que la collectivité a déjà rehaussé certains de ses bâtiments, dont l’immeuble Symbiose d’une serre réduisant la consommation d’énergie, les premières études du projet sont prévues pour fin 2025.
Ce sont une trentaine de bâtiments qui ont déjà été repérés par Nantes Métropole Habitat pour une possible surélévation, dont six opérations tests. 160 nouveaux logements pourraient être construits sur les six immeubles tests.
En bref…
Face au manque de logements, Nantes met les bouchées doubles pour tenter de proposer des solutions à la fois économiques et novatrices. Plan de relance, nouveaux logements étudiants, habitat partagé, bail réel solidaire ou encore rehaussement des immeubles sont au programme des projets imaginés par la métropole.
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