Projet urbain à Nantes : l'étoile végétale de la ville reliera les quartiers et proposera 42 km de promenade

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le 01 mars 2019

[ mis à jour le 03 juin 2021 ]

SOMMAIRE

©csp - Shutterstock

Nantes, seconde ville la plus verte de France, est à 45% recouverte de végétaux. Depuis le ciel, une étoile verte géante se dessine. Elle va être accentuée dans les dix années à venir, avec un début des travaux prévu pour 2020. C’est un réseau de 42 km de promenade qui va s’ouvrir. Il reliera les quartiers, les projets urbains et les futurs équipements de la ville. Ces sentiers verts, qui proposeront des paysages uniques, amèneront les promeneurs vers d’autres découvertes…

Nantes plus verte que Rennes, et sept fois plus verte que Paris

L’agence d’urbanisme de la région nantaise (Auran) a calculé la surface que couvrent les espaces verts de la ville. Cette étude montre des chiffres élevés. Au total, 45% de la ville est couverte par des végétaux, soit 2.900 hectares. En moyenne, chaque habitant dispose de 95 m² de surface végétale. Cependant, la nature n’a pas la même place suivant les quartiers. Dans le centre-ville nantais, on compte 15 m² par personne. Sur les bords de l’Erdre, ce chiffre atteint 230 m² par habitant.

Nantes est classée deuxième dans le palmarès des villes les plus vertes de France. Cela vient notamment de son histoire, largement faite de pavillons avec jardins, ainsi que de la politique menée par les municipalités successives. En effet, la ville de Nantes s’engage aux côtés de la Métropole pour une transition énergétique qui valorise 100% des ressources. Les plans “paysages et patrimoine” lancés en 2015 permettent de lutter contre la standardisation de la ville. Il s’agit également de préserver la nature, qui est déjà bien présente, et de développer les écosystèmes urbains.

« Comme le maire Paul Bellamy, qui, au début du XXe siècle a gardé un espace paysager à Procé, en se disant que cela deviendrait un espace récréatif. »
Romain Siegfried, chef de projet à l’Auran

Avec ses 95 m² de surface végétale moyenne par habitant, Nantes fait mieux que sa ville voisine, Rennes, qui compte 76 m² d’espace végétal, et bien mieux que Paris, qui compte seulement 13 m² par personne.

Pour réaliser cette étude, l’Auran utilise un outil qui permet de détecter la présence des végétaux dans l’espace public et privé.

« Cela nous permet d’identifier des corridors écologiques, c’est-à-dire des zones dans lesquelles les espèces animales peuvent circuler. »
Thomas Quéro, adjoint au maire en charge de la nature en ville

La technique utilisée est la même que celle développée par l’ONF pour la gestion des forêts. Il s’agit d’une méthode basée sur des photos aériennes infrarouges à très haute résolution, capable de mesurer la photosynthèse des végétaux et leur densité, le tout avec une précision de la taille d’une feuille A4.

Afin de surveiller l’évolution des surfaces végétales, l’Auran va actualiser son étude tous les ans. Pour les élus, cet outil va permettre d’identifier les zones vertes à protéger (y compris dans l’espace privé) et à reverdir. D’ailleurs, la création d’un espace vert est programmée à l’ouest de l’île de Nantes. Elle accueillera notamment le parc de Loire, une vaste étendue verte de plus de 12 hectares.

« La nature est peu présente dans les zones d’activité. Or, cela contribuerait à leur attractivité. Autre exemple, l’île de Nantes est aujourd’hui très minérale, avec beaucoup d’anciens espaces portuaires, de voies ferrées. Mais c’est une opportunité pour intégrer la nature en ville. »
Romain Siegfried, chef de projet à l’Auran

La métropole nantaise surveille attentivement l’évolution de ses espaces verts. Cela fait une vingtaine d’années que Nantes s’inscrit dans une démarche écologique. Ses projets architecturaux allient la nature au déploiement urbain, ainsi qu'à la préservation des lieux de biodiversité.

©DANG Tuan Minh - Shutterstock

Nantes dans un jardin

Le maillage vert de Nantes compte 1.000 hectares de verdure. Exceptionnel, ce maillage regroupe 100 parcs dont 10 sont de renommée nationale. Ces espaces disposent d’un réseau de promenades piéton et cyclable de plus de 50 km. Ils suivent les rivières et convergent vers le coeur de la ville, pour dessiner la fameuse “étoile verte”.

Aujourd’hui, Nantes promeut son image de ville dans un jardin. Pour ce faire, elle favorise les liaisons végétales entre les quartiers et fait sortir les parcs et les jardins hors de leurs murs. Le dernier exemple en date est le réaménagement du plateau Mercoeur, en face du château des ducs en centre-ville. Sa fréquentation diminuait régulièrement car il restait isolé du reste de la ville.

Cette politique de reconquête végétale se poursuit sur l’ensemble du territoire. Avec le réaménagement des douves vertes de Feydeau, ce sont 10.000 m² d’espaces verts qui ont été repris sur les espaces minéraux. Les douves accueillent maintenant un miroir d’eau, une aire de jeux et un plateau sportif. La circulation y est apaisée pour le bonheur des habitants et des visiteurs.

Ce sont les concepteurs les plus prestigieux et un bureau d’étude de paysagistes expérimenté qui transforment la ville en profondeur. C’est pourquoi, depuis les aménagements réalisés au jardin des plantes, ces sont des dizaines de milliers d’espèces végétales qui occupent les espaces nantais. D’ailleurs, la ville profite du bassin de production végétale et de son centre de production au parc du Grand Blottereau pour, chaque année, fleurir abondamment les grands axes de la ville.

Des projets événementiels permettent aussi de tester de nouveaux aménagements paysagers, tout en complétant le dispositif du “voyage à Nantes” (un parcours sur une douzaine de kilomètres qui révèle les monuments incontournables et les trésors méconnus de la ville). Parmi ces projets, on retrouve les jardins flottants devant la préfecture (2011) ainsi que les végétations aquatiques et les stations gourmandes (2012) répartis dans toute la ville. Des moments festifs tels que les “Floralies internationales” parc de la Beaujoire et “la Folie des plantes” au parc du Grand Blottereau sont soutenus par un tissu associatif et professionnel unique.

L’étoile verte nantaise

Vue du ciel, Nantes, avec son réseau de rivières et de parcs, ressemble à une grande étoile verte et bleue. La ville a confié le renforcement de cette étoile à un paysagiste de renom : Gilles Clément. Il est le créateur du jardin planétaire de la Villette, du parc André-Citroën et des jardins du quai Branly à Paris. D’ici quelques années, cette “étoile verte” des vallées nantaises connectera les parcs et les espaces verts de la ville, pour constituer un réseau de 42 km de promenades.

Les enjeux du projet

Les coulées vertes sur le long de la Loire, de l’Erdre, du Cens, du Gesvres, de la Chézine et de la Sèvre seront mises en réseau avec les grands parcs et espaces verts nantais. La ville sera alors maillée de sentiers de promenades “nature” accessibles à pied ou à vélo directement depuis le centre-ville. Ce projet, qui a été annoncé en 2015, est inspiré du “Collier d'Émeraude” de Boston.

Les enjeux de ce projet sont les suivants :

« Les habitants aspirent à plus de vert et moins de minéral. Ces vallées sont des espaces de respiration pour les promeneurs, des échappées hors du milieu urbain à l’intérieur même de la métropole dont nous souhaitons faire profiter le plus grand nombre. »
Johanna Rolland, maire de Nantes et présidente de Nantes Métropole

© Ville de Nantes

Une porte d’entrée matérialisée pour chaque vallée

En décembre 2018, après deux années d’études menées par l’agence Campo avec le Service des espaces verts et de l’environnement (Seve) de la ville, le plan du projet a été révélé. Ce réseau de promenade verte convergeant en pleine ville est quasiment unique en France.

« En parcourant ces jardins, on se retrouve immergé dans la nature. On en oublierait presque la présence de la ville.
[...] Mais, hormis sur les bords de Loire, le relief et le tissu urbain ne permettent pas d’avoir un véritable aperçu de ces vallées, dont l’accès est souvent difficile à repérer. »
Gilles Clément, paysagiste de l'étoile verte

Pour révéler ce “paysage en creux”, une nouvelle signalétique et la création de portes d’entrée depuis le centre-ville doivent être mises en place. Ces lieux de départ seront positionnés à la limite du centre piéton, vers le quai de la Fosse, le quai Ceineray, ou encore l’écluse Saint-Félix.

« Nous travaillons sur leur aménagement avec le Voyage à Nantes et l’agence TER chargée de la transformation des bords de Loire. »
Jacques Soignon, directeur du Seve

Entraîner les visiteurs vers d’autres découvertes

« Les promeneurs se concentrent aujourd’hui essentiellement sur les bords de l’Erdre. L’objectif est de diluer cette fréquentation le long des différentes branches de l’étoile verte en entraînant les visiteurs vers d’autres découvertes. »
Matthieu Picot, du groupement Campo

Parmi ces différents circuits, on retrouvera :

« Ces vallées nantaises sont hors-norme.
[...] L’enjeu est de les révéler et de les rendre accessibles, sans perdre la magie et le mystère qui les entourent. Parce qu’elles permettent de respirer et de s’évader, ces vallées doivent garder leur caractère naturel. »
Matthieu Picot, du groupement Campo

© Ville de Nantes

1 étoile, 5 branches, 42 km de promenades

Tout comme les branches d’une étoile, il y aura 5 parcours de promenades. Chacun offrira un paysage unique et singulier :

  1. la Loire aval : évoquant les voyages, son parcours est intimement lié aux grandes aventures maritimes
  2. la Loire amont : avec sa largeur et ses îles, sa déambulation est celle d’un paysage en mouvement
  3. l’Erdre : avec ses affluents, la vallée miroir offre un vrai terrain de jeu pour les canoës, les loutres et les poissons
  4. la Chézine : par le mélange exotiques des parcs, elle offre un paysage plus mosaïque
  5. la Sèvre : “vallée nourricière”, elle se différencie par ses troupeaux de vaches nantaises

Un aménagement échelonné jusqu’en 2030

Les 5 branches de l’étoile s’ouvriront dans les dix années à venir, bien que la première branche de l’étoile existe déjà, pour partie, le long de l’Erdre.

« L’installation artistique Rêver l’Erdre, que les Nantais ont découvert en 2017, est une première ébauche des futurs parvis des vallées nantaises. »
Jacques Soignon, directeur du Seve

Ces 5 branches relieront les quartiers, les projets urbains et les équipements nantais de demain. Les travaux commenceront d’ici 2020, avec la création d’une première porte d’entrée.

La promenade de la Loire se dessine progressivement en suivant les projets entre la gare et le futur Jardin extraordinaire, de la végétalisation des abords de la gare Nord nantaise aux quais-jardins de Feydeau-Commerce, à la transformation de la Petite-Hollande et du quai de la Fosse.

Sources :

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