Une battle exclusivement féminine pour Nantes
SOMMAIRE
- Le logement : une guerre de chiffres
- Immobilier neuf et rénovations à l’honneur
- L’accession à la propriété, un enjeu de taille pour Nantes
- Le logement social, le nerf de la guerre
- Le CHU de Nantes, promotion immobilière et écologie se le disputent
- Les politiques publiques nantaises se métamorphosent
- Les transports en commun
- Les projets urbains
- La fiscalité
Les municipales nantaises seront exclusivement féminines en cette année 2020. Cinq femmes d’exception se démarquent pour ces élections et vont tout donner pour leur ville et ses habitants.
Cette équipe de choc se retrouve sur de nombreux points dont ceux concernant l’immobilier neuf à Nantes et l’écologie. Il faut dire que Nantes a connu une réduction significative du nombre de logements dont la commune a autorisé la construction. Au total, c’est une baisse de 31 % qui a impacté la commune. Cette diminution constitue un indice révélateur des programmes qui sont proposés. En effet, l’accent est mis sur la production de logements, qu’ils soient sociaux ou à destination de tous les ménages nantais.
Le logement : une guerre de chiffres
Lorsque nous nous penchons sur chacun des programmes établis par les différentes candidates, nous remarquons au premier coup d’œil que la thématique du logement est prégnante chez toutes mais que la course se situe au niveau des chiffres.
Immobilier neuf et rénovations à l’honneur
Les candidates à la Mairie nantaise proposent chacune quelques propositions axées sur la rénovation du bâti.
Pour Julie Laernoes, tête de liste d’Europe Écologie - Les Verts, il faut convertir les 10 000 logements chauffés au fioul et de favoriser la rénovation énergétique des 3 % de logements sociaux non performants. De même, l’écologiste propose de viser les 5 000 logements rénovés en Bâtiment Basse Consommation (BBC).
Johanna Rolland, Maire sortante issue du Parti Socialiste, propose, quant à elle, un plan de rénovation énergétique de 50 000 logements sur 10 ans dont les deux tiers seraient labellisés BBC.
En ce qui concerne Laurence Garnier, du parti Les Républicains, elle promet de financer la rénovation des logements mal isolés à hauteur de 20 000 habitations dans le privé et 15 000 habitations sociales.
Par ailleurs, l’accent est mis de part et d’autre sur l’immobilier neuf. Là encore, chacune y va de sa proposition. Johanna Rolland, souhaite construire 6 300 logements en accession à la propriété ainsi que plus de 3 000 logements en location pour les classes moyennes avec des prix maîtrisés. Se destinant à être une Maire pour tous et toutes, elle désire également que 100 % des futurs logements neufs soient accessibles pour les personnes en situation de handicap.
Pour Laurence Garnier, il semble nécessaire de maintenir la construction de 6 000 logements par an à l’échelle de la métropole nantaise et d’élaborer un label “logement vert”.
Valérie Oppelt, candidate La République En Marche, offre, quant à elle, un programme de logements pour les personnes sans-abris ainsi que les migrants et la création de logements spécifiques pour les seniors.
L’accession à la propriété, un enjeu de taille pour Nantes
Un point commun aux programmes électoraux de J. Rolland, L. Garnier et V. Oppelt, c’est l’emphase mise sur l’Office Foncier Solidaire. Déjà existant, il nécessite, selon les trois candidates, un petit coup de boost. Afin de permettre l’accession à la propriété aux classes moyennes, V. Oppelt conseille notamment de doubler sa production de logements pour faire baisser le prix d’acquisition de 25 à 40 % .
Même son de cloche chez L. Garnier qui reproche le faible taux de propriétaires nantais (37 %). Elle préconise, elle aussi, de doubler l’objectif de constructions en passant de 2 500 à 5 000 logements en 10 ans sur la métropole. Elle promet en même temps le financement de ces logements par Nantes Métropole à hauteur de 5 000 € par habitation. Ce surcoût s’élèverait à 1 250 000 € par an. La candidate LR promet néanmoins une baisse de 30 à 50 % du coût du logement pour les futurs propriétaires.
Enfin, J. Rolland suggère d’étudier la création d’un office foncier libre en sus de l’Office Foncier Solidaire. Celui-ci permettrait alors d’offrir plus de logements à des prix inférieurs à ceux du marché de 20 à 40 %. Pour ce qui est de l’office solidaire, elle propose de le développer avec 300 logements par an.
Le logement social, le nerf de la guerre
Mais la bataille du chiffre ne s’arrête pas là puisque le logement social n’est pas en reste. De multiples propositions ont été faites de la part de chaque tête de liste afin de contenter la demande mais aussi et surtout respecter le quota instauré par la loi Solidarité Renouvellement Urbain, plus connue sous l’acronyme “SRU”.
Les dispositions de la présente section s'appliquent aux communes dont la population est au moins égale à 1 500 habitants en Ile-de-France et 3 500 habitants dans les autres régions qui sont comprises, au sens du recensement de la population, dans une agglomération ou un établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre de plus de 50 000 habitants comprenant au moins une commune de plus de 15 000 habitants, et dans lesquelles le nombre total de logements locatifs sociaux représente, au 1er janvier de l'année précédente, moins de 25 % des résidences principales.
Article L302-5 de la Loi Solidarité Renouvellement Urbain du Code la Construction et de l’Habitation
Si Valérie Oppelt soutient modestement le cap des 25 % de logements sociaux à Nantes, Laurence Garnier surenchérit avec la construction de ce type d’habitation partout ailleurs excepté dans les quartiers qui en ont déjà plus de 50 %. Pour Julie Laernoes, il faudrait construire jusqu’à 2 000 logements sociaux par an au sein de la métropole nantaise tout en optimisant l’occupation de ceux déjà existants.
Quant à Johanna Rolland, son programme n’en finit plus d’augmenter les paris en proposant la réalisation de quelques 12 000 logements sociaux dans la métropole, à destination des plus modestes.
Le CHU de Nantes, promotion immobilière et écologie se le disputent
L’actuel CHU de Nantes occupe 10 hectares en centre-ville et son déménagement est prévu pour 2026.
Valérie Oppelt propose, pour la réhabilitation de cet imposant bâtiment, l’implantation d’un parcours de santé, une ferme urbaine et des jeux de plein air avec des logements essentiellement destinés aux étudiants, parmi un espace boisé. Cette dernière voit le futur de cette infrastructure en tant qu’écoquartier au cœur d’un “Central Park” à la nantaise.
Johanna Rolland préférerait voir la création d’un vaste “parc nourricier” doté de jardins maraîchers, de vergers et également d’une ferme urbaine, à l’instar de sa consœur. L’édile a donc reculé sur son projet initial datant de 2015 qui prévoyait l’implantation de commerces et logements.
Quant à l’élu LR, Laurence Garnier, elle défend son projet immobilier en lieu et place du CHU.
Les politiques publiques nantaises se métamorphosent
Les transports en commun
Au sein de cette bataille du chiffre et du logement, d’autres projets sont évoqués dans les programmes des candidates. Au cœur de ceux-ci se trouvent notamment les transports en commun.
Johanna Rolland voudrait promouvoir la multimodalité nantaise et créer 3 nouvelles lignes de tramway afin de faciliter l’accessibilité et les déplacements au sein de la métropole. Elle compte également doubler le Pont Anne-de-Bretagne ainsi que développer les navettes fluviales. Par ailleurs, elle souhaiterait la gratuité des transports en commun le week-end et une baisse de 20 % des coûts des abonnements.
Pour Valérie Oppelt, il est question de développer les transports fluviaux mais également autoriser l’habitat fluvial.
Laurence Garnier propose de connecter l’aéroport Nantes Atlantique au centre-ville et pense à un projet de chemin de fer urbain entre Chantenay et le centre de Nantes.
Les projets urbains
Deux propositions maritimes ont été énoncées de la part de Valérie Oppelt et Laurence Garnier. Pour la première, il s’agirait de lancer une étude à propos d’un port de plaisance à flot sur l’un des quais du bras de la Madeleine. Pour la seconde, il serait question de construire le port du Grand Ouest.
La fiscalité
Enfin, pour ce qui est de la fiscalité, Laurence Garnier ne prévoit pas de hausse des impôts locaux et, même, promeut une fiscalité en faveur des entreprises innovantes. Valérie Oppelt renchérit avec une réduction de la taxe foncière pour les propriétaires rénovant énergétiquement leur logement. Par ailleurs, elle souhaite réduire la fiscalité pour les entreprises, commerçants et restaurateurs s’inscrivant dans une démarche vertueuse.
Bibliographie
- Baudry, B. (s. d.). Johanna Rolland—Nantes en confiance. Johanna Rolland - Nantes en confiance. Consulté 27 février 2020
- Code de la construction et de l’habitation—Article L302-5, L302-5 Code de la construction et de l’habitation.
- Julie Laernoes, candidate écologiste à la mairie de Nantes. (s. d.). Nantes ensemble. Consulté 27 février 2020
- Municipales : À Nantes, l’élan vert tempère les ardeurs bâtisseuses de logements. (2020, février 21). Le Monde.fr.
- Municipales2020—Nantes. (s. d.). Institut Montaigne - Municipales 2020. Consulté 27 février 2020
- Nantes Avec Vous. (s. d.). Consulté 27 février 2020
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